Durant le temps de Noël

Date de publication :23 décembre 2020
By secretaire

2020-2021

Notre Evêque nous parle

Célébrer le Seigneur en assemblée

Et prier devant la crèche

Chers amis,

Le temps de Noël commence avec les premières vêpres de Noël, la veille de Noël, et il s’étend jusqu’au dimanche après l’Epiphanie. Cette année, le temps de Noël va du 24 décembre au soir jusqu’au 10 janvier ; cela fait 18 jours. Nous avons la possibilité de célébrer Noël pendant 18 jours. Certes, les autres années, nous concentrons tout sur le 24 et le 25 décembre. Cette année, en raison des mesures sanitaires, nous ne pouvons pas tous être présents aux célébrations des 24 et 25 décembre. Aussi, là où c’est possible, je vous invite à participer à l’une ou l’autre célébration durant les 18 jours du temps de Noël.

Nous pouvons également nous rendre dans une église devant la crèche, prier quelques instants, seul ou en famille, allumer un cierge. Si nous avons une crèche à la maison ou dans le lieu où nous résidons – maison de repos, institution de soins de santé – nous pouvons encore prendre le dépliant Prier devant la crèche, réalisé par la Commission Interdiocésaine francophone de Pastorale Liturgique.

Si nous avons la TV et la radio, nous pouvons être en communion avec les liturgies diffusées les dimanches et jours de fête. Si nous avons un ordinateur, une tablette, un smartphone nous pouvons être en communion avec les liturgies en streaming.

Les moments de prière ne manquent pas. Je sais que cela ne remplace pas la messe de Minuit ou les messes du jour de Noël. En même temps, nous ne sommes pas devant un vide. Nous pouvons être en communion avec beaucoup de personnes qui prient et qui célèbrent la venue du Seigneur en ce monde.

Puis-je vous inviter à ne pas oublier, dans la prière et, si c’est possible, par un geste de solidarité, les personnes malades qui passent les fêtes sur un lit d’hôpital, ainsi que les personnes engagées dans les soins de santé au service de ces personnes ? Chacun, chacune a, dans sa famille, parmi ses proches, une ou plusieurs personnes qui travaillent le jour de Noël, le jour du Nouvel An et encore bien d’autres jours du temps de Noël. N’hésitons pas à les soutenir. Un geste, une parole, un petit coup de fil, un mail, cela fait tellement de bien.

N’oublions pas les personnes qui, en raison de leur profession ou de leurs responsabilités dans la vie sociale, sont « de garde » durant ces jours. Quand nous regardons un peu autour de nous, nous nous rendons compte que beaucoup de personnes sont « à notre service ». Parmi celles et ceux qui auront cette lettre pastorale en mains, certains sont directement engagés dans ce « service ». Un immense merci à tous !

I. Les fêtes du temps de Noël

Qu’est-ce que nous fêtons durant le temps de Noël ? Chacun, chacune a au moins une réponse. Les moments les plus denses sont, pour tout le monde, les rencontres à quelques-uns, autour d’une table, près d’un sapin et d’une crèche. Cette année, ce n’est pas possible. Dans ma famille, nous avons décidé de programmer ces rencontres dès que ce sera possible, autorisé. Les cadeaux et les étrennes sont reportés. Voilà au moins un objectif, même si nous ne connaissons pas encore la date de sa réalisation. Nous ferons un événement qui ressemble à Noël. Et nous ferons les visites des vœux de Nouvel An un autre jour.

Pour nous qui partageons la foi chrétienne, je voudrais évoquer quelques étapes du temps de Noël qui pourraient nourrir notre foi et nous porter à être attentifs aux autres.

II. Solennité de Noël

La veille de Noël au soir

Pour la messe de la veille au soir, l’Eglise reprend l’évangile de Matthieu qui présente la généalogie de Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham. A partir d’Abraham, nous avons quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David ; quatorze générations depuis David jusqu’à l’exil à Babylone ; quatorze générations depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ. Jésus est ainsi le premier d’une nouvelle « série » de générations, le premier d’un nouveau septénaire, le premier du septième septénaire. Bref, le premier d’un monde nouveau. Ensuite, nous avons l’apparition d’un ange à Joseph, fils de David, qui demande de prendre chez lui Marie, son épouse, enceinte par l’action de l’Esprit Saint, avant qu’ils aient habité ensemble. Le texte se termine par ces mots : Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

Dans le livre des Actes des Apôtres, l’apôtre Paul prend la parole à la synagogue d’Antioche de Pisidie : De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean Baptiste a préparé l’avènement, en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël. Au moment d’achever sa course, Jean disait : « Ce que vous pensez que je suis, je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds ».

La nuit de Noël

L’Eglise reprend, pour la messe de la nuit, l’évangile de Luc : le recensement de chacun dans sa ville d’origine ; Joseph et Marie quittent Nazareth en Galilée pour se rendre en Judée, à la ville de David, Bethléem ; la naissance de Jésus ; l’enfant est emmailloté et couché dans une mangeoire ; l’annonce par l’ange aux bergers de la naissance d’un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ; la louange de la troupe céleste innombrable rendue à Dieu par le chant du Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime.

L’aurore de Noël

Pour la messe de l’aurore, nous poursuivons la lecture de l’évangile de Luc avec l’adoration des bergers ; après avoir vu le nouveau-né, les bergers racontent ce que l’ange leur a annoncé ; Marie retient tous ces événements et les médite dans son cœur ; les bergers repartent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils ont entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Rien qu’en parcourant le récit de l’évangile de Luc, que ce soit à la messe de la nuit ou à la messe de l’aurore, nous sommes frappés par la discrétion de la venue au monde de Jésus, la pauvreté du lieu où Marie enfante : car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Nous sommes aussi en présence d’une annonce faite par un ange, comme ce fut le cas pour l’annonce à Zacharie au Temple de Jérusalem : Ta femme Elisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean ; comme ce fut le cas pour Marie à Nazareth : Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Cette fois, nous sommes la nuit, dans des champs où des bergers vivent dehors et gardent leurs troupeaux : L’ange se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ».

Ce que l’ange annonce est une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. A ce moment la louange de Dieu retentit dans le ciel : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. La venue du Sauveur est un signe de l’amour de Dieu pour toute l’humanité.

Nous en avons un écho dans la lettre de l’apôtre Paul à Tite : La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Lorsque Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés, non pas à cause de la justice de nos propres actes, mais par sa miséricorde.

Dans notre cœur, en reprenant l’itinéraire de notre vie, nous laissons retentir ce que l’ange annonce aux bergers et ce que l’apôtre Paul en donne comme interprétation.

Le jour de Noël

A la messe du jour, la liturgie nous présente la Parole de Dieu dans l’évangile de Jean : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu (…). En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée (…). Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu (…). Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité (…). Dieu, personne ne l’a jamais vu : le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

Dans la même liturgie du jour de Noël, nous avons le commencement de la Lettre aux Hébreux : A bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais, à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux.

La Parole de Dieu, c’est le Verbe, la Lumière, le Fils de Dieu, qui vient habiter parmi nous en prenant chair de notre chair. Les ténèbres n’ont pas arrêté sa lumière ; tout en étant dans le monde, il n’a pas été reconnu ; il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu.

Quand avons-nous perçu que la Parole de Dieu nous « prenait » pour la première fois ? Quel chemin avons-nous pris depuis lors ? Comment « recevons-nous » le Verbe, Fils de Dieu ?

Le 1er décembre 2019, le Pape François a signé à Greccio, au Sanctuaire de la crèche, la Lettre apostolique, Admirabile Signum, sur la signification et la valeur de la crèche

Afin que le jour de Noël soit bien reconnu par tous dans la société, les évêques de Belgique ont demandé qu’à midi les cloches sonnent dans tous les lieux de culte catholiques.

III. Octave de la Nativité

La fête de Noël se célèbre pendant huit jours, d’où le nom d’octave qui court jusqu’au 1er janvier.

Le 26 décembre, l’Eglise fête saint Etienne, le premier martyr. Choisi comme chef de file des Sept qui coopèrent à la mission des apôtres, Etienne prend part à l’annonce de la bonne nouvelle du Christ mort et ressuscité. Avant d’être lapidé, il implore le pardon pour ses bourreaux. Dès le lendemain de la naissance de Jésus, la liturgie nous fait voir comment un de ses disciples n’a pas été reçu. Le disciple n’est pas plus grand que le maître. Il participe à son témoignage par le don de sa propre vie.

Le dimanche 27 décembre, nous fêtons la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph. Au temps de Noël, nous passons habituellement beaucoup de temps en famille. Ceux qui n’ont pas de famille ou qui n’ont plus de famille cherchent à trouver un lieu où ils seront accueillis avec beaucoup de respect et d’amitié. La liturgie propose cette année la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem. Syméon, un homme juste et religieux qui attendait la Consolation d’Israël, avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vient au Temple au moment de la Présentation de l’enfant Jésus. Syméon prend l’enfant dans ses bras et bénit Dieu : Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.

Survient alors Anne, une femme de 84 ans qui, en ne s’éloignant pas du Temple, servait Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Elle proclame les louanges de Dieu et parle de l’enfant à tous ceux qui attendent la délivrance de Jérusalem.

Que de joie, que de paix, pour ces personnes qui attendaient la Consolation d’Israël, la venue du Messie, la délivrance de Jérusalem. Que de louanges adressées à Dieu pour la venue de l’enfant Jésus. Comme pour le 26 décembre, la liturgie évoque le fait que Jésus ne sera pas reçu partout. Syméon dit à Marie : Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.

Le 28 décembre, l’Eglise fête les Saints Innocents, martyrs. Le roi Hérode apprend par des mages venus d’Orient que le roi des Juifs vient de naître. Pour Hérode, ce n’est pas une bonne nouvelle. Dès qu’il apprend que ce roi est né à Bethléem, il va ordonner le massacre de tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région. Ici encore, il nous est rappelé que la venue du Sauveur n’entraîne pas partout un accueil dans la paix. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.

Le 29 décembre, 5ème jour dans l’octave de la Nativité, nous avons de nouveau l’évangile de la Présentation de Jésus au Temple. La première lecture poursuit la lecture pratiquement continue de la première lettre de saint Jean, commencée le 27 décembre : Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. En ce jour, le texte de la première lettre de saint Jean comprend : Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres jusqu’à maintenant. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a en lui aucune occasion de chute.

Le 30 décembre, 6ème jour dans l’octave de la Nativité, nous reprenons le témoignage d’Anne, la femme de 84 ans, lors de la Présentation au Temple, tandis que la première lettre de saint Jean a ces mots : Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse – tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.

Le 31 décembre, 7ème jour dans l’octave de la Nativité, la liturgie reprend le prologue de l’évangile selon saint Jean et poursuit la proclamation de la première lettre de saint Jean : C’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir. La venue du Christ est un signe de contradiction ; elle dévoile les pensées d’un grand nombre.

Le 1er janvier, 8ème jour dans l’octave de la Nativité, l’Eglise célèbre la Solennité de sainte Marie, Mère de Dieu, et commémore l’imposition du saint nom de Jésus. L’évangile de Luc présente l’adoration des bergers à Bethléem. Ensuite, nous lisons : Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçu le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception. L’apôtre Paul, dans la lettre aux Galates, écrit : Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils. Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et puisque tu es fils, tu es aussi héritier : c’est l’œuvre de Dieu.

Le Pape saint Paul VI a demandé que le premier janvier devienne une Journée mondiale de la Paix. Depuis lors, chaque année, le Successeur de Pierre délivre un message. Dans la prière universelle, nous avons une intention en ce sens. Le Pape François a, pour la 54ème Journée mondiale de la paix, publié : La culture du soin comme parcours de paix.

IV. Temps avant l’Epiphanie

Le 2 janvier, nous faisons mémoire des saints Basile et Grégoire de Nazianze, évêques et docteurs de l’Eglise. Basile (330-379) est un moine qui a rédigé des Règles que suivent aujourd’hui encore des moines d’Orient ; Basile est devenu évêque de Césarée de Cappadoce (aujourd’hui Kayseri, en Turquie) en 370. Grégoire (330-389/390) est un ami de Basile dont il a partagé la vie d’étudiant et de moine. Evêque de Constantinople pendant dix-huit mois (381), il s’est rapidement retiré à Nazianze en Cappadoce (aujourd’hui Bekarlar en Turquie) où il était né. Basile et Grégoire ont rédigé des œuvres qui restent des références pour les chrétiens d’Orient.  Les chrétiens d’Occident trouvent chez eux une formulation du contenu de la foi qui fait autorité, une manière de faire de la théologie qui ouvre beaucoup de perspectives.

V. Solennité de l’Epiphanie

Le dimanche 3 janvier, l’Eglise en Belgique célèbre la Solennité de l’Epiphanie du Seigneur. La manifestation du Fils unique de Dieu est révélée à toutes les nations. Jésus ne vient pas uniquement pour les membres de la tradition juive, comme fils de David. Aujourd’hui, Père, tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés (Préface de l’Epiphanie). Les mages venus d’Orient ont suivi une étoile afin de se prosterner devant le roi des Juifs qui vient de naître. Cette étoile s’arrête au-dessus de l’endroit où se trouve l’enfant. Les mages voient l’enfant avec Marie sa mère ; tombant à ses pieds, ils se prosternent devant lui et ouvrent leurs coffrets. Ils offrent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’apôtre Paul, dans la Lettre aux Ephésiens, écrit : Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile.

VI. Semaine après l’Epiphanie

Du lundi 4 au samedi 9 janvier, la semaine après l’Epiphanie, la liturgie proclame, comme première lecture, la 1ère Lettre de Jean. Les évangiles racontent les diverses manifestations du Christ au milieu de son peuple.

Le lundi 4, dans l’évangile de Matthieu, Jésus quitte Nazareth et va habiter à Capharnaüm. Il parcourt toute la Galilée. Sa renommée se répand dans toute la Syrie. De grandes foules le suivent, venues de Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de l’autre côté du Jourdain.

Le mardi 5, dans l’évangile de Marc, Jésus multiplie les pains et les poissons afin de nourrir une foule de cinq mille hommes. Les restes des morceaux de pain et des poissons remplissent douze paniers.

Le mercredi 6, dans l’évangile de Marc, Jésus rejoint ses disciples qui sont en train de ramer sur la mer de Tibériade. Le vent leur est contraire. Jésus vient vers eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer. Les disciples croient voir un fantôme. Jésus se fait reconnaître et monte dans la barque. Le vent tombe. Les disciples sont au comble de la stupeur.

Le jeudi 7, dans l’évangile de Luc, Jésus revient à Nazareth. Le jour du sabbat, il entre dans la synagogue. On lui remet le livre du prophète Isaïe. Jésus trouve le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Jésus referme le livre et dit : Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture. Jésus accomplit la parole des prophètes ; il manifeste le sens nouveau de toute l’Ecriture.

Le vendredi 8, dans l’évangile de Luc, Jésus purifie un homme couvert de lèpre. Il répond ainsi à la demande de cet homme : Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. On parle de plus en plus de Jésus. De grandes foules accourent pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Jésus, lui, se retire dans les endroits déserts et il prie.

Le samedi 9, dans l’évangile de Jean, Jésus se rend en Judée, avec ses disciples. Il y séjourne avec eux, et il baptise. Jean baptise à Aïnone, près de Salim. Une discussion s’engage entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. Suite à cette discussion, ils vont trouver Jean et lui disent : Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise et tous vont à lui ! Jean répond : Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. La semaine après l’Epiphanie se termine par la fin du ministère de Jean Baptiste. Il est venu préparer le chemin au Seigneur. Maintenant que le Messie est là, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, Jean peut se retirer. Jean est l’ami de l’époux ; il entend sa voix ; il en est tout joyeux.

VII. Fête du Baptême du Seigneur

Le dimanche 10 janvier, l’Eglise célèbre la fête du Baptême du Seigneur. L’évangile de Marc reprend ce qui a été proclamé le 2ème dimanche de l’Avent. Jean le Baptiste proclame : Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi : je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. Le dimanche du Baptême du Seigneur, l’évangile de Marc poursuit : En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ». Le baptême de Jésus par Jean se prolonge par une théophanie, une manifestation de Dieu : l’Esprit descend sur Jésus ; la voix venant des cieux dit à Jésus : Tu es mon Fils.

La 1ère lettre de Jean dit en ce jour : Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui (…). Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais aussi avec l’eau et le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité (…). Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils.

Le prophète Isaïe, première lecture de cette liturgie, dit (c’est le Seigneur qui parle) : Ecoutez, et vous vivrez. Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur. Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver : invoquez-le tant qu’il est proche.

La Préface de ce jour dit ou chante : Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain, (Père) tu veux inaugurer le baptême nouveau. Une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe, consacre ton Serviteur Jésus, pour qu’il aille annoncer aux pauvres la bonne nouvelle.

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Vivre le temps de la Nativité alors que les mesures sanitaires nous empêchent de participer régulièrement à la liturgie est un aspect du temps d’épreuve que nous traversons depuis le mois de mars 2020.

J’ai rédigé cette lettre pastorale pour aider à vivre le temps de la Nativité autrement. Que ce soit à la maison, devant une crèche, ou en allant visiter une crèche dans une église, ou en participant à une liturgie eucharistique en semaine, là où c’est possible.

Puis-je demander de ne pas penser uniquement à « nous » ? Tant de personnes passent par une épreuve de santé ! Tant de personnes accompagnent, parfois au péril de leur vie, des personnes souffrantes. La solidarité en temps d’épreuve remet les choses importantes à leur place.

Quand l’ange annonce la naissance d’un Sauveur aux bergers à Bethléem, il manifeste que le monde entier est concerné : les cieux, la terre, toute l’humanité. Ainsi nous est ouvert un horizon qui va bien au-delà de ce que nous imaginons en ce monde. L’ange parle également de tout ce qui nous est promis, depuis notre conception jusqu’à la vie au-delà de la mort.

Dans cette perspective, nous percevons bien que l’épreuve que nous traversons est un passage, un pèlerinage, un temps qui n’est pas comme une impasse, mais une période transitoire. Ouvrons les yeux sur l’avenir. Dieu ne nous abandonnera jamais.

Un des noms donnés à Jésus est : Emmanuel, Dieu avec nous.

Faisons confiance à Celui qui vient nous sauver ! Déjà maintenant, il est avec nous !

Faisons confiance à tous ceux, toutes celles qui exercent leur mission, leurs compétences, pour nous délivrer du mal et nous rendre la vie ! Merci à eux de nous accompagner sur ce chemin de vie !

Marie, qui enfante Jésus, retient tous les événements et les médite dans son cœur. En priant le chapelet, en méditant les mystères de l’Incarnation, demandons à la Vierge Marie de nous accompagner sur ce chemin : retenir les événements qui surviennent depuis mars 2020 et méditer, mettre ensemble ce que la Parole de Dieu nous fait voir et l’accueil de cette même Parole dans notre cœur. Dans l’action de grâce comme dans l’épreuve, la Parole de Dieu est une lumière sur nos pas.

Que l’année 2021 devienne pour chacun, chacune d’entre nous une étape déterminante pour croître en humanité et témoigner de notre foi !

+ Guy Harpigny,

Evêque de Tournai