Avent 2020: Troisième dimanche de l’Avent

Date de publication :11 décembre 2020
By secretaire

13 décembre 2020

Le 3ème dimanche de l’Avent est rempli de joie. Dans la version latine de la liturgie, le premier mot est Gaudete, Réjouissez-vous, Soyez dans la joie.

Notre Evêque nous parle

La prière d’ouverture résonne comme ceci : Seigneur, dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau.

La joie, un mystère, un cœur nouveau.

1. Isaïe

La première lecture, tirée du livre du prophète Isaïe, commence par un passage que nous connaissons bien : L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles (…) proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. A ce moment éclate la joie : Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Et revient ce qui a déjà été dit la semaine dernière dans la 2ème lettre de l’apôtre Pierre : Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.

2. Cantique de Marie

Après la première lecture vient le cantique de Marie lors de la visitation chez sa cousine Elisabeth, qui attendait la naissance de Jean le Baptiste, le célèbre Magnificat.

3. Thessaloniciens

L’apôtre Paul écrit une première lettre aux chrétiens de Thessalonique, une des premières villes où est née une communauté de chrétiens. Paul est arrivé à Thessalonique vers 50. Cette ville était la capitale de la province romaine de Macédoine. Dans sa première lettre à cette Eglise, Paul évoque le retour glorieux du Christ. Malgré tous les obstacles, la Bonne Nouvelle poursuit son œuvre dans cette ville. Paul en vient alors à la joie : Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus.

La semaine dernière, l’évangile selon saint Marc s’ouvrait par : Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Après l’évocation du prophète Isaïe, Marc situait la mission de Jean le Baptiste.

4. Evangile selon saint Jean

Ce dimanche, l’évangile selon saint Jean situe Jean le Baptiste dans un prologue grandiose : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Après avoir parlé du Verbe, la Vie, la Lumière, l’évangéliste écrit : Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

L’évangéliste décrit ensuite le témoignage de Jean : il n’est pas le Christ, il n’est pas le prophète Elie, il n’est pas le Prophète annoncé. Mais il est la voix de celui qui crie dans le désert : redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.

Vient ensuite la question : Pourquoi baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? Réponse de Jean : Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale.

5. Irénée de Lyon, évêque et martyr

Originaire de la province romaine d’Asie, Irénée, né vers 130, passe sa jeunesse à Smyrne (aujourd’hui Izmir en Turquie). Il y reçoit l’influence de Polycarpe (vers 69 – 155 ou 167), disciple des apôtres, dont l’apôtre Jean qu’il a connu personnellement. Irénée arrive en Gaule. A la suite de la persécution à Lyon en 177, qui voit la mort de Pothin, évêque de Lyon, Irénée lui succède. Irénée intervient dans la question de la fixation de la date de Pâques. A Lyon, Irénée est aux prises avec les gnostiques, des groupes qui estiment que nous sommes sauvés par la connaissance que nous avons des réalités qui nous sont enseignées par des envoyés de Dieu. Ce n’est pas tellement le don de sa vie par Jésus dans l’offrande de sa mort en croix qui importe, mais la connaissance que nous avons des réalités d’en haut. Finalement, le fait d’être un « corps », d’être incarné, n’a pas l’importance que nous accordons au Fils de Dieu, qui a pris notre chair. Le salut atteint la connaissance, l’aspect « spirituel » de l’être humain, et non pas sa « chair », le fait d’être un corps. Irénée va ainsi rédiger un ouvrage appelé Contre les Hérésies, au moment où Victor est évêque de Rome (vers 175 – vers 189). Irénée a écrit en grec. L’original grec est perdu. Au IVème siècle, nous avons une traduction latine et une version partielle en arménien. Nous possédons également des versions partielles en syriaque et des fragments en grec. Le titre exact donné par Irénée est Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur. Irénée est mort martyr à Lyon en 202.

Au livre III, de Contre les hérésies, en XI, Irénée parle du témoignage de Jean, le IVème évangile. En commentant le Prologue de l’évangile, Irénée écrit : Pour nous éviter de chercher, lui-même (évangéliste Jean) nous enseigne en outre de quel Dieu est ce Verbe qui s’est fait chair, quand il dit : ‘Il y eut un homme envoyé par Dieu : son nom était Jean. Cet homme vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière. Il n’était pas lui-même la lumière, mais il venait pour rendre témoignage à la lumière’. Ce précurseur, Jean, qui rendait témoignage à la lumière, par quel Dieu a-t-il été envoyé ? Assurément par Celui dont Gabriel était l’ange – cet ange qui annonça aussi la bonne nouvelle de la naissance de Jean -, ce Dieu qui, par les prophètes, avait promis qu’il enverrait son messager devant la face de son Fils pour lui préparer le chemin, c’est-à-dire pour rendre témoignage à la lumière ‘dans l’esprit et la puissance d’Elie’. Et cet Elie à son tour, de quel Dieu fut-il le serviteur et le prophète ? De Celui qui a fait le ciel et la terre, ainsi qu’il le reconnaît lui-même. Si Jean avait été envoyé par l’Auteur et le Créateur de ce monde, comment aurait-il donc pu rendre témoignage à une lumière descendue des ‘régions invisibles et innombrables’ ? Car les hérétiques ont décrété que le Démiurge ignore la Puissance qui est au-dessus de lui, Puissance dont Jean se trouve être le témoin et le révélateur. C’est la raison pour laquelle le Seigneur a dit que Jean était ‘plus qu’un prophète ‘. En effet, tous les autres prophètes ont annoncé la venue de la lumière du Père et ont désiré être dignes de voir Celui qu’ils annonçaient, mais Jean, qui l’a annoncé semblablement aux autres, a vu celui qui venait, l’a fait voir et a persuadé beaucoup de gens de croire en lui, si bien qu’il a tenu la place à la fois d’un prophète et d’un apôtre, puisqu’il y a ‘en premier lieu les apôtres et en second les prophètes’, tous les dons provenant cependant d’un seul et même Dieu.

6. Action Vivre Ensemble

Le troisième dimanche de l’Avent l’Action Vivre Ensemble propose de faire un don en faveur des personnes pauvres, fragilisées, de notre pays.

Comme il n’y a pas moyen de faire des collectes dans les églises, n’hésitons pas de faire un don à :

Action Vivre Ensemble 
Rue du Gouvernement Provisoire, 32 
1000 – Bruxelles 
BE91 7327 7777 7676


Bon 3ème dimanche de l’Avent !

+ Guy Harpigny,

Evêque de Tournai